L’ Association Les Mur’Eau a été
fondée le 11 décembre dernier. La nouvelle association a décidé de lancer une
pétition pour obtenir un retour complet du service en régie, ce qui est parfaitement réalisable à l’exemple de la régie de la ville voisine de Limay ou
de l’expérience de la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne. Une
réunion publique sera convoquée fin-janvier, début février à laquelle sont
invitées les personnes qui ont une connaissance éprouvée et une expérience
réussie en ce domaine...
samedi 12 janvier 2013
Le procès contre le film « Water Makes Money »
Le 14 février 2013 à 13heures 30 au Palais de Justice à
Paris s’ouvrira le procès en diffamation intenté par le groupe Veolia contre le film « Water Makes Money ».
Toutefois, seuls la présidente de l’association La Mare aux canards,
distributeur français du film, et Jean-Luc Touly, cadre de Veolia et
protagoniste central du film, sont poursuivis. La procédure judiciaire du
groupe contre les « vrais » responsables du film «Water Makes Money »
– les réalisateurs Leslie Franke et Herdolor Lorenz – s’est en effet brisée
contre le fait que la filiale allemande de Veolia a renoncé à déposer une
plainte en Allemagne.
Le procès sera débutera par la projection du film. Veolia se dit diffamé par le film et a déposé
plainte le 28 septembre 2010. Déjà, avant la première de « Water Makes
Money », un risque d’interdiction de la sortie du film via l’obtention d’une
ordonnance provisoire existait. L’équipe du film a pallié ce danger en organisant
une première
simultanée dans 150 villes européennes. Le film a pu atteindre un large
public et a été projeté publiquement près de 1 000 fois. ARTE l’a programmé
plusieurs fois et une nouvelle diffusion est prévue pour le 13 février
prochain, la veille du procès, à 22.00 heures.
Veolia n’a pas pu empêcher le film et ce sont aujourd’hui La Mare aux canards, petite
association qui n’est pas responsable du contenu du film mais uniquement de sa
diffusion en France et évidemment leur whistle-blower, Jean-Luc Touly – qui s’est
déjà battu dans beaucoup de procès avec son employeur et les a tous gagnés –
qui sont renvoyés devant le Tribunal correctionnel.
Lors de l’audience du 14 février 2013, Veolia contestera très probablement
l’affirmation de Jean-Luc Touly selon laquelle le groupe lui aurait proposé un
million d’euros pour qu’il renonce à publier son livre « L'eau des
multinationales : Les vérités inavouables». Les autres passages poursuivis
concernent l’utilisation du terme « corruption » et nullement les
faits apparaissant dans le film.
La loi allemande empêche d’attaquer les protagonistes
et le distributeur du film, seuls les réalisateurs
pouvant être poursuivis. Or le groupe ne l’ose pas. Jean-Luc Touly et La Mare
aux canards sont menacés de fortes demandes de dommages et intérêts. Et même s’ils
sont relaxés en première instance, un groupe comme Veolia pourrait sans problème
expédier la procédure à travers toutes les instances possibles.
Pour éviter cela, nous avons besoin entre autres d’un
public aussi grand que possible !
• Toute information diffusée dans n’importe quel média,
avant ou après le procès, pourra aider.
• Suivez l’exemple d’ARTE en organisant de nouvelles
projections du film à l’occasion du procès :
C’est le meilleur signal de discuter le cas pendant la semaine du procès où que ce soit et d’en informer le
public.
Contribuez à ce que le procès du film « Water Makes Money » le
14 février se déroule sous la surveillance d’un public le plus important
possible.
L’équipe de Water Makes Money vous remercie
Leslie Franke, Herdolor Lorenz, Lissi Dobbler et Christiane Hansen
dimanche 6 janvier 2013
Comment l’Europe est en train de transformer l’eau du robinet en marchandise en toute discrétion
Soutenue par des
multinationales, la Commission européenne pousse secrètement à la privatisation
de l’eau en Europe, affirme le site de la télévision allemande
« Monitor ». L’accès à l’eau de qualité est reconnue comme un droit
fondamental par l’ONU, mais si ces multinationales parviennent à obtenir ce
qu’elles souhaitent, elles pourront se partager un pactole constitué de milliards
d’euros.
La Commission a commencé à promouvoir la privatisation de l’eau pour les
pays touchés par la crise et qui ont bénéficié de plans d’urgence, comme la
Grèce et le Portugal par exemple. La troïka a parfois imposé cette
privatisation, qui est alors expressément prévue dans les contrats qu’elle leur
fait signer. En Grèce, les grands aqueducs d’Athènes et de Thessalonique ont
été vendus. Pour le consommateur, la privatisation a des conséquences
importantes. Au Portugal dans la ville de Pacos de Ferreira où la compagnie des
eaux « Aguas de Portugal » a été privatisée, la facture d’eau a
augmenté de près de 400 % en quelques années, et chaque année, elle
continue d’augmenter au rythme de 6 %. Mais ce n’est qu’un début, affirme
Monitor : la Commission cherche désormais à étendre cette privatisation
aux autres pays européens.
Selon Heide Rühle, une parlementaire allemande européenne qui représente
les Verts allemand, l’UE met tout en œuvre pour imposer discrètement la
privatisation de l’eau en Allemagne. D’après le commissaire européen Michel
Barnier, cependant, la décision de la fourniture de l’eau sera toujours entre
les mains des municipalités, et il s’agit simplement de leur donner la
possibilité de faire appel à un partenaire privé réglementé pour le bénéfice du
consommateur.
Or, une étude menée par l’Université de Barcelone en 2010 indique que la
privatisation de l’eau n’a pas toujours favorisé la baisse des prix, et que
dans certains cas, la qualité de l’eau s’est dégradée, parce que les entreprises
privées qui ont pour objectif premier de réaliser des bénéfices ont une
tendance à moins entretenir et rénover l’infrastructure. Les promesses faites
au moment de la privatisation sont rarement tenues.
Pour les investisseurs, l’eau est devenue une marchandise de premier plan.
Le marché de l’eau représente chaque année des centaines de milliards d’euros
en Europe, et les grandes multinationales tentent d’obtenir la signature de
contrats. Les petites entreprises locales de l’eau ne peuvent pas rivaliser avec
les prix de dumping que peuvent offrir les grandes firmes telles que Veolia,
RWE, Gelsenwasser et Thames Water. Ces société font du lobbying et elles
conseillent les Eurocrates. La Commission européenne est par exemple guidée par
un groupe de pilotage qui comprend des représentant des grandes firmes de
distribution d’eau.
Des groupes de défense protestent contre cet état de choses. Ils se
réfèrent à des expériences passées comme à Londres, Bordeaux et Berlin, où la
qualité de l’eau s’est dégradée suite à la privatisation : tuyaux pourris,
contamination de l’eau potable, et ajout de chlore pour maintenir l’hygiène.
Le 15 mai 2011, un groupement d’associations, dont ATTAC, a ainsi adressé
un courrier à la Commission pour manifester son mécontentement et réclamer la
fin des mesures visant à privatiser l’eau. Le 26 septembre de cette année, ce
courrier recevait une réponse de la part de Gabriele Giudice, le responsable du
bureau de la Grèce pour la Commission des affaires économiques et financières,
expliquant que la privatisation permettrait de réduire la dette publique,
qu’elle permettrait d’augmenter « l’efficacité
des entreprises, et, par extension, la compétitivité de l’économie dans son
ensemble, tout en attirant les investissements directs internationaux ».
Cependant, la Commission n’a pas fourni plus de détails pour étayer ces
affirmations.
L’eau doit elle être un droit fondamental humain ou une mine d’or pour des
multinationales ? « Bruxelles a
déjà tranché : à l’avenir, l’eau appartiendra plutôt aux firmes
multinationales, plutôt qu’à chacun d’entre nous », conclut Monitor.
Message transmis par Jean-Claude Touly
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